Illustratrice spécialisée dans la production jeunesse, Lisbeth Renardy compte une dizaine de livres à son actif.

D’une première expérience aux éditions Alice (où elle a publié plusieurs albums à vocation édifiante parmi lesquels La classe de mer, Chéri et Mirabelle et Samuel a peur du noir), elle conserve un intérêt marqué pour la rêverie et la nature, deux caractéristiques importantes de son univers.

Ses projets actuels s’inscrivent dans une perspective nouvelle, dont l’originalité se manifeste à la fois sur le plan d’une esthétique délicate et sur celui d’une narration fragmentaire. À la base de ce changement de cap se trouve un séjour de recherche graphique au Canada, réalisé en 2010 grâce au concours de la Fédération Wallonie­Bruxelles, dont Lisbeth est lauréate. Sur place, elle sillonne les routes hypnotiques de la Colombie Britannique, se perd dans les étendues des parcs nationaux et goûte les couleurs de l’été montréalais. Surtout, au milieu de cet environnement inconnu, elle est confrontée à elle­ même. La solitude lui permet de se livrer à une forme d’introspection : quand elle n’est pas occupée à chanter pour éloigner les ours de la Promenade des Glaciers ou à dévaler le Plateau Mont­Royal à vélo, elle remplit les pages d’un carnet de croquis qui se transforme rapidement en journal de bord halluciné.

De cette expérience, l’illustratrice revient changée. Son dessin se situe quelque part entre le style faussement minimaliste de Quentin Blake, l’intelligence économe de Kitty Crowther et la finesse d’Isabelle Arsenault ― trois artistes qu’elle admire. Il met volontiers en scène des animaux, anthropomorphisés ou non, exposés à des univers sauvages a priori inconnus, à des émotions qui les dépassent et à des situations inédites dont ils doivent se dépêtrer. D’une grande acuité, portées par un sens du détail et de l’analogie, les réalisations de Lisbeth Renardy se destinent autant aux jeunes lecteurs qu’aux plus expérimentés.

Bibliographie